Les différents types de prolapsus pelviens ou descente d'organes sont décrits ailleurs sur ce site (cliquer ici pour voir la vidéo). Il s'agit d'une issue à travers l'orifice vaginal d'un ou plusieurs organes pelviens (vessie, utérus, rectum). Les parois du vagin, amarrées aux os du bassin par l'intermédiaires de muscles (muscle élévateur de l'anus principalement) et d'aponévroses, constituent la principale structure maintenant des organes pelviens dans la cavité pelvienne. Lorsque ce système musculo-aponévrotique et vaginal est défectueux, l'organe qui n'est plus maintenu s'affaisse et peut sortir de la cavité vaginale entrainant alors de multiples symptômes (cliquer ici pour voir les cours correspondants:cours1, cours 2).  Il existe plusieurs options chirurgicales pour traiter les prolapsus pelviens, en fonction de la gravité des symptômes et des préférences du patient, de son état général et de l'organe qui s'affaisse. Voici quelques-unes des interventions chirurgicales les plus couramment utilisées pour traiter les prolapsus pelviens :

1. Réparation vaginale avec les propres tissus des patientes : Cette procédure chirurgicale consiste à renforcer les muscles et les tissus affaiblis du plancher pelvien en les resserrant afin de restaurer leur fonction de soutien des organes pelviens. On peut ainsi remettre en place la vessie, l'utérus ou le rectum lorsque ces organes ressortent par le vagin. L'intervention est réalisée à travers une incision dans le vagin et est en général très bien supportée: elle peut se faire en ambulatoire ou nécessiter une nuit d'hospitalisation. Cependant, il y a un risque de récidive assez élevé dans la mesure où l'on répare les tissus défectueux avec des tissus qui sont déjà pathologiques. C'est la raison pour laquelle plusieurs techniques de réparations utilisant des prothèses renfort des parois vaginales (ou bandelettes) ont été testées au cours des 20 dernières années. Cependant, ces prothèses lorsqu'elles sont implantées à travers le vagin peuvent être à l'origine de complications graves et difficiles à traiter car l'ouverture de la paroi vaginale peut poser de sérieux problèmes de cicatrisation au contact d'un corps étranger, générant alors des douleurs très difficiles à traiter. Ces prothèses avaient d'autre part des expansions latérales leur permettant de rester en place mais les rendant difficile à enlever en cas de problème. Pour ces raisons, la mise en place de prothèse de renfort par voie vaginale a été abandonnée. A noter qu'une émission Cash investigation a été consacrée à ce sujet.

2. Hystérectomie : Dans certains cas de prolapsus pelvien associé à un affaissement de l'utérus, une ablation de l'utérus (hystérectomie) peut être recommandée. L'hystérectomie peut être réalisée par voie vaginale, abdominale ou laparoscopique. Cependant, elle ne doit être réalisée que si il y a une pathologie de l'utérus associée au prolapsus (ex: saignements, myomes, frottis anormaux, etc…). L'utérus ne doit pas être enlevé de manière systématique lorsque l'on traite un prolapsus. En effet, ce geste n'est pas dénué de risque et peut entrainer un dysfonctionnement des autres organes du pelvis. Les vaisseaux sanguins qui alimentent l'utérus et qui doivent être sectionnés pour enlever cet organe alimentent aussi le vagin et la vessie qui peuvent donc se trouver dévascularisés après une hystérectomie. D'autre part ces vaisseaux utérins sont très proches des uretères et de plexus nerveux importants commandant les organes pelviens. On n'enlève pas un organe en raison de sa simple malposition et il est préférable de le remettre à sa place en cas de prolapsus. 

3. Colpopexie : Il s'agit d'une procédure chirurgicale visant à réparer et à soutenir le prolapsus pelvien en fixant les organes pelviens affaissés à des structures anatomiques plus stables, telles que le ligament sacro-utérin ou le promontoire de l'os sacrum. La colpopexie peut être réalisée par voie abdominale ou laparoscopique. La chirurgie laparoscopique avec mise en place de prothèse reste l'intervention de référence. Cette approche chirurgicale utilise de petites incisions et des instruments spécialisés pour accéder à l'intérieur de l'abdomen. On peut ainsi réparer le prolapsus pelvien en fixant une prothèse (ou bandelette ou "filet") aux parois du vagin, à l'utérus, aux muscles pelviens et à un solide ligament situé en avant de la colonne vertébrale empêchant ainsi la descente des organes. Cette prothèse a pour objectif de remplacer les structures musculo aponévrotiques défaillantes à l'origine du prolapsus. Comme toute prothèse il existe un risque de complication infectieuse cependant celles-ci sont beaucoup moins fréquentes que lorsque la prothèse est implantée par paroi vaginale car le problème de cicatrisation du vagin ne se pose pas du fait de l'absence d'ouverture de celui-ci. D'autre part, il n'est pas nécessaire que la prothèse dispose d'expansions complexes pour sa fixation. En pratique une ou deux prothèses sont implantées (l'une pour fixer l'utérus et la vessie et la deuxième pour fixer le rectum si besoin). Il s'agit de petit filets synthétiques de forme rectangulaire (environ 20 cm de long et 4-5 cm de large), prédécoupé par le chirurgien lors de l'intervention. En cas de complication, elles peuvent être enlevées mais cette chirurgie doit être effectuée par un chirurgien expérimenté en la matière.

4. Lorsqu'il n'est pas possible d'effectuer une intervention chirurgicale, il est possible de mettre un pessaire dans le vagin. Il s'agit d'un dispositif en forme d'anneau ou de cube qui mis en place dans le vagin va empêcher l'affaissement de ces parois. Ce dispositif doit être changé ou sorti pour être lavé à une fréquence qui peut varier en fonction de la tolérance.

5. Chez les patientes très âgées et n'ayant plus de vie sexuelle, il peut se discuter de réaliser une fermeture de la cavité vaginale. Cette intervention peu lourde peut être réalisée en ambulatoire.

Dans tous les cas, étant donné les risques de complication ou d'échec de la chirurgie du prolapsus, il est nécessaire de bien discuter avec le chirurgien à plusieurs reprises afin d'avoir toutes les informations concernant les possibilités thérapeutiques, leurs avantages et leurs inconvénients, et de faire son choix. La réalisation de ce type d'intervention doit faire l'objet d'une réunion pluridisciplinaire.