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Notions importantes à comprendre avant de débuter le traitement :

Le but de ces injections est double :

1° Vous permettre d'obtenir une érection suffisamment rigide pour permettre un rapport sexuel à chaque fois que vous effectuez l’injection.  

2° Oxygéner les formations érectiles de manière à favoriser la réapparition d'érections spontanées (bien que ceci ne soit pas garanti) et éviter la rétraction de verge qui peut se produire lorsqu'il n'y a pas eu d'érection depuis une longue période. On parle ainsi de "rééducation" ou de "réhabilitation sexuelle" de la même manière que l'on parlerait de rééducation après une fracture d'un membre. Dans certains cas, votre urologue pourra vous conseiller de pratiquer régulièrement des injections d’Edex même si vous n’avez pas de rapports sexuels dans un but de réhabilitation sexuelle.

Ce traitement peut être associé à d'autres traitements, comme le Viagra, Cialis ou l'utilisation d'un vacuum. L’objectif pour vous est de trouver la combinaison de traitement qui vous convient le mieux.

Ce traitement est pris en charge par la Sécurité Sociale dans certaines conditions (ex: trouble de l’érection après traitement d'un cancer de la prostate, dans le cadre du diabète ou d'une maladie neurologique).

La première injection doit impérativement être réalisée sous contrôle médical. Ce document n’a pour objectifs que de vous rappeler certaines notions fondamentales avant de commencer à pratiquer ce traitement. Il ne se substitue pas à la formation préalable que vous devez suivre.

 

Effets indésirables possibles et précautions à prendre :

La piqûre en elle-même n'est généralement pas douloureuse car l'aiguille est extrêmement fine. En revanche l'érection qui se produit après l'injection peut l'être légèrement avec une sensation d'engourdissement douloureux, surtout si vous n'avez pas eu d'érection depuis longtemps. Les douleurs à l'érection sont en général modérées et finissent par s'estomper avec la répétition des injections. Si les douleurs sont trop importantes, mieux vaut diminuer la dose de manière temporaire, quitte à ne pas obtenir d'érections suffisamment dures, et permettre au pénis de "s'habituer" aux injections. Avec la régression des douleurs en quelques semaines, il pourra alors être envisagé d'augmenter les doses.

L'érection doit normalement durer le temps d'un rapport sexuel ; cette durée est très variable d'un couple à l'autre. On peut l'estimer entre 10 et 30 minutes. Après le rapport, la verge doit normalement revenir au repos, c'est-à-dire à l'état de flaccidité. Si ce n'est pas le cas, il peut s'agir d'un priapisme qui va alors nécessiter une consultation en urgence (voir plus loin).

Les deux principaux risques ce traitement sont le priapisme et l'apparition de nodules péniens pouvant éventuellement entraîner une courbure de la verge en érection. Le priapisme est une érection complètement dure et douloureuse qui ne cède pas après un orgasme. Il s'agit d'un effet secondaire important dans la mesure où une érection qui se prolonge au-delà de 6 heures peut entraîner des lésions tissulaires péniennes. C'est la raison pour laquelle, les premières injections d'Edex sont effectuées à la plus faible dose (2,5 µg) de manière à vous permettre de vous rendre compte du ressenti de l'injection sans entraîner d'érection complète. Il vous sera ensuite demandé d'augmenter progressivement la dose chez vous lors des injections ultérieures jusqu'à obtenir l'érection souhaitée. En suivant ce schéma d'adaptation progressive, la survenue d'un priapisme est vraiment exceptionnelle. Nous vous conseillons de commencer les premières injections le matin ou l'après-midi et non pas en pleine nuit de manière à pouvoir contacter un médecin ou un urologue plus facilement si vous deviez développer un priapisme.

Si l'érection se poursuit au-delà d'une heure, essayez d'avoir un autre orgasme, prenez une douche froide, ou faites un peu de sport. Si malgré cela, l'érection reste dure, il est nécessaire de consulter dans le service d'urgences le plus proche de chez vous en rapportant bien l'heure de l'injection.

Il faut attendre au minimum 24 heures entre deux injections. N'effectuez pas plus de 3 injections par semaines.

Il peut survenir une courbure de verge si vous pratiquez les injections depuis longtemps et toujours au même endroit. Le fait de changer de coté à chaque injection et de bien masser la verge après une injection permet d'éviter cet effet secondaire. Si vous sentez l'apparition d'un nodule dans la verge et une courbure du pénis en érection, il faut arrêter le traitement et revoir votre urologue. Cette courbure peut être réversible.

 

Déterminer la dose à injecter :

 

La dose nécessaire pour obtenir une érection satisfaisante est très variable d’une personne à l’autre. Il faut toujours commencer à la plus faible dose pour éviter un priapisme.

1. La 1ere injection se fait avec un quart de la dose (2,5 µg) contenu dans la seringue. Il s'agit habituellement d'une seringue d'Edex contenant 10 µg de produit dans 1 ml.
2. La 2e injection doit être effectuée au minimum 24 heures plus tard avec la moitié de la dose (5 µg soit 0,5 ml) si la première n'est pas suffisante pour obtenir l'érection voulue.
3. La 3e injection sera réalisée avec les trois quarts de la dose (7,5 µg), au minimum 24 heures après la 2^e injection si la moitié de la dose n'est pas suffisante.
4. Enfin si cette 3e injection n'est pas suffisante, vous pourrez injecter lors de la 4e injection, la dose entière contenue dans la seringue (10 µg).

NB : Si l'érection est toujours insuffisante avec une seringue de Edex 10 µg, le Pr Yiou vous prescrira de l'Edex 20 µg. Il s'agit exactement de la même seringue avec la même quantité de produit mais celui-ci est deux fois plus concentré. Vous pourrez alors commencer la première injection avec Edex 20 en utilisant une 1/2 dose ce qui correspond à une seringue entière de 10 µg.

Si cette érection reste insuffisante, vous pourrez lors du rapport suivant injecter les 3/4 de la seringue, puis la seringue entière si les 3/4 de la dose ne sont toujours pas suffisants. Si au terme de cette escalade de dose, il n'est toujours pas possible d'obtenir une érection, cela signifie qu'il existe probablement un problème vasculaire suffisamment important pour empêcher le traitement d'agir. Par conséquent il faudra envisager un autre type de traitement, à voir avec le Pr Yiou.

 

Préparation de la seringue :

1. Chaque boîte contient deux seringues et deux aiguilles séparées. Visser l'aiguille sur l’extrémité de la seringue.

 

2. Pousser délicatement sur le piston de manière à mélanger le liquide et le produit (blanc) contenus dans la seringue. Durant cette manœuvre, vous pourrez constater que les 2 caoutchoucs gris (flèches sur la photo) viennent au contact l’un de l’autre.

 

3. Continuer à pousser le piston de manière à évacuer les bulles d'air et faire en sorte que les 2 caoutchouc gris à l'intérieur de la seringue se touchent. Vous pouvez alors constater que le produit reconstitué fait au total 1 ml. La seringue est graduée par quart de millilitre (ml) : 0,25 ml - 0, 5 ml- 0,75 ml – 1 ml. Vous avez donc la possibilité d'injecter :

• un quart de dose (0,25 ml contenant 2,5 µg de produit actif),
• une demi-dose (0,5 ml contenant 5 µg de produit actif),
• les trois quarts de la dose (0,75 ml contenant 7,5 µg de produit actif),
• ou la dose entière (correspondant à 10 µg).

4. Jeter la quantité de produit reconstituée que vous n'avez pas à injecter. Par exemple si vous décidez d'injecter 2,5 µg, éjectez de la seringue les trois quarts de son contenu. Il ne restera alors dans la seringue que 0,25 ml contenant 2,5 µg de produit actif et vous ne risquerez pas d'injecter malencontreusement une dose supérieure à celle que vous souhaitez.

 

5. Après désinfection de la verge (eau savonneuse ou alcool), injecter sur la face latérale de la verge près de la base, le contenu de la seringue préparée. Il est important de masser la verge après injection de manière à permettre au produit de bien diffuser dans la verge pour obtenir le meilleur résultat. L'érection survient dans les 5 minutes après l'injection. Il est préférable de changer de côté pour chaque injection mais ceci n'est pas obligatoire.

Endroits où piquer et où il ne faut pas piquer :

 

 

FIGURE 1                                  FIGURE 2                          FIGURE 3

FIGURE 1: vue latérale de la verge. Zone hachurée bleue  = zone d’injection sur les faces latérales de la verge

FIGURE 2: vue inférieure de la verge = zone où passe le canal de l’urètre (croix rouges). Ne pas injecter à cet endroit.

FIGURE 3: vue supérieure de la verge  = présence de nombreux vaisseaux sanguins et nerfs. Ne pas injecter à cet endroit.

 

• Attention à ne pas piquer en dessous de la verge car à cet endroit se trouve le canal de l'urètre. Ne pas piquer non plus au-dessus de la verge (face supérieure) car il y a des vaisseaux sanguins et des nerfs qui passent à cet endroit.
• Ne pas piquer dans le gland.
• Attention aussi à ne pas piquer dans une veine qui pourrait être apparente dans la peau du pénis. Si vous piquez malencontreusement une veine du pénis, il suffit de comprimer à cet endroit pendant quelques minutes avec une compresse et le saignement va s'arrêter.

 

MESSAGES CLEFS

1. Les injections permettent d'obtenir une érection ET d'effectuer une réhabilitation sexuelle
2. Les érections sous Edex parfois un peu douloureuses mais l'injection n'est pas douloureuse car l'aiguille est très fine.
3. Possibilité d'associer Edex à d'autres traitements (Viagra, vacuum).
4. Respecter un délai de 24 heures entre deux injections d'Edex et pas plus de 3 injections par semaine.
5. Réaliser l'injection d'Edex sur les faces latérales de la verge après de la base.
6. Commencer les injections à faible dose pour éviter la survenue d'un priapisme. La survenue d'un priapisme doit amener une consultation en urgence.

Pour plus d’information voir le site : urologie-fonctionelle.com > vidéos pédagopgiques > Injections intracaverneuses d'alprostadil (Caverject, Edex) après prostatectomie radicale pour réhabilitation sexuelleInjections intracaverneuses d'alprostadil (Caverject, Edex) après prostatectomie radicale pour réhabilitation sexuelle